Nous arrivons dès 9 heures à Kotohira.
Nous avons en effet une ascension à faire, celle des 1368 marches qui conduisent en haut du sanctuaire shinto de Kompira, le long des pentes du mont Zozu.

C’est un lieu de pèlerinage important au Japon : il reçoit 4 millions de visiteurs par an.
Les bâtiments sont très sobres mais leur bois s’intègre parfaitement bien dans le décor.



Avec quelques zooms intéressants :

Et avec dès le premier niveau une vue dégagée sur les alentours :

Bien qu’il soit en altitude, ce temple est dédié à l’esprit associé à la navigation maritime et on trouve près du temple principal de nombreuses photos de bateau, le bateau solaire en aluminium ayant battu le record de la traversée du pacifique en 1996 et des Ema de circonstance :

Kompira-San fait partie des rares sanctuaires qui ont gardé des chevaux à demeure. Le cheval est en effet depuis toujours considéré comme la monture sacrée des kami, dieux japonais. On trouve même à Kompira un lieu de prière consacré au cheval :

Le chien aussi est vénéré à Kompira. Durant la période Edo de l’histoire du Japon, les chiens se rendaient au sanctuaire à le place de leur maitre s’il ne pouvait le faire, un petit sac autour du cou, pour emmener l’offrande et ramener le talisman au retour. Nous en avons vu beaucoup en pèlerinage, ce qui n’était jamais le cas ailleurs. Mais leurs maitres étaient là.

Il n’y a pas que les chiens et les maitres qui étaient nombreux. En fin de matinée il y avait foule à venir prier face au temple du premier niveau :

Et la file d’attente pour faire signer son Goshuincho commençait aussi à s’allonger. Le Goshuincho est un élément important de la culture japonaise. C’est un petit livret dans lequel les Japonais collectionnent les sceaux officiels des temples et sanctuaires visités.

Cette grosse fréquentation est liée d’une part à cette semaine de vacances, la Golden Week, et d’autre part, par le changement d’empereur d’hier, qui valait bien une petite prière d’accompagnement.
Caractéristique unique de Kompira-San : les palanquins qui permettent de monter les marches sans effort ne se trouvent qu’ici. Nous n’avons vu que trois personnes se faire transporter. Et les trois fois, un des porteurs avait largement plus de 60 ans.

Nous avons en fait mis beaucoup moins de temps que prévu pour faire l’aller-retour. Nous avons donc pu découvrir d’autres sites de Kotohira :
- Le grand théâtre Konpira, le plus ancien théâtre kabuki du Japon, construit en 1835 et entièrement restauré selon son apparence d’origine (le Kabuki est une des formes de théâtre traditionnel japonnais, joué uniquement par des hommes) .



- La plus haute lanterne du Japon, avec 27 mètres, construite en 1860 :

- Le pont couvert de 1869, ouvert une seule fois par an, le jour de la fête du sanctuaire, en octobre

Demain, nouveau train pour Matsuyama, à 130 kilomètres d’ici